Brazzaville, la capitale congolaise, a vibré au rythme de la septième édition du Festival populaire et international des musiques traditionnelles « Feux de Brazza » du samedi 7 au mardi 10 septembre. Ce festival met en lumière la musique des terroirs africains, et plus particulièrement celle des deux rives du fleuve Congo.
Dans la cour arrière de la mairie de Mfilou, au septième arrondissement de Brazzaville, les traces de la pluie de la veille ont laissé place à un espace propre et prêt pour les festivités. Eden Mayinguidi, 43 ans, membre éminent de l’association Kibuissa Ku Kongo, se trouve au cœur de l'événement. Relié à son tam-tam par un fil jaune, il exprime son émotion à travers le rythme. « La musique traditionnelle, c’est notre socle, notre identité en tant qu’Africains. C’est là où nous transmettons les messages laissés par nos aïeux. C’est ça la tradition », explique-t-il avec passion.
Les derniers rayons du soleil réchauffent les groupes qui se produisent devant une foule diversifiée et multicolore. Delort Nzaba, la trentaine, et ses amis profitent de ces moments riches en émotions. « La musique traditionnelle nous permet de ne pas oublier nos valeurs. En Afrique, oublier sa tradition, c’est perdre complètement ses valeurs. La musique traditionnelle est authentique ; elle véhicule les véritables paroles et les conseils qui nous montrent le chemin », affirme-t-il.
Gervais Hugues Ondaye, promoteur du Festival populaire et international, observe que les musiques traditionnelles des deux Congo sont remarquablement similaires. Selon lui, les rythmes des musiques traditionnelles des deux pays - dont les capitales Brazzaville et Kinshasa sont les plus proches du monde -, se rejoignent.
Pour le promoteur, la musique traditionnelle est la mère de toutes les musiques. « Si l’on considère que le premier son de l’homme sur terre est le chant, alors la musique est née en Afrique. Cette musique, qui est à la racine de toutes les autres, ne doit pas disparaître. »
Gervais Hugues Ondaye met en lumière un défi crucial : « La musique traditionnelle est menacée par les nouveaux genres musicaux et est souvent reléguée à la périphérie. C’est pourquoi le Festival Feux de Brazza a pour mission de préserver ces musiques africaines traditionnelles. »
Depuis sa création en 2005, le festival s’est engagé à mener des recherches, à documenter et à promouvoir la musique traditionnelle à travers des spectacles. « C’est un travail fait modestement depuis le début », conclut-il.
Article de Loïcia Martial publié sur RFI le 11 septembre 2024
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