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Au Congo-Brazzaville, le sculpteur Bavon Kouété se bat pour que son métier ne meure pas

Photo du rédacteur: Congo LibertyCongo Liberty

Bavon Kouété est un artisan-sculpteur qui vit de son métier depuis des décennies à Pointe-Noire, la deuxième ville du Congo. Il tente d’attirer les jeunes pour que ce métier se pérennise.


Rodrigue Nguesso. Richesse Congo culturel. Bavon Kouété est un artisan-sculpteur qui vit de son métier depuis des décennies à Pointe-Noire, la deuxième ville du Congo. Il tente d’attirer les jeunes pour que ce métier se pérennise. Rodrigue Nguesso richesse congo culture
L'artisan Bavon Kouété devant son point d'exposition de vente d'objets d'art sur la devanture du stade Anselmi de Pointe-Noire. © Loïcia Martial / RFI

Chemise à carreaux, sandales en caoutchouc, Bavon Kouété, taille moyenne, 60 ans, a les bras croisés devant son point d’exposition et de vente de produits sculptés, devant le stade Franco Anselmi au centre-ville de Pointe-Noire. Au départ, il évoluait avec ses amis au Village des voiliers, à un jet de pierre de l’océan. Puis, il a gagné le centre de Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville


Bavon Kouété est né dans l’art. Son père l’a l’initié dès son plus jeune âge : « Quand je revenais des cours, je restais à côté de mon père, je l’assistais... Donc, il m’apprenait », témoigne-t-il. Dans son petit point de vente de quelques mètres carrés, il nous présente tout ce qu’il fabrique : « Nous avons des animaux tels des rhinocéros, des girafes. Nous avons des totems, des femmes congolaises habillées. De l’autre côté, nous avons des tapis en raphia, nous avons aussi des masques de différentes ethnies du Congo, de la RDC et du Gabon », énumère-t-il. L'artisan, qui passe son temps à sculpter, est aussi détenteur d’un bac+3. Il a suivi une formation en gestion.


« Nos frères congolais commencent à aimer l’art »


Hier, ses principaux clients étaient des expatriés basés dans la ville océane. Désormais, dit-il, les Congolais s’intéressent à acheter les œuvres des artisans. « Nos frères congolais commencent à aimer l’art : ils s’approchent petit à petit et ils achètent. Nous faisons des prix justes : je souhaite avoir 10 000 FCFA (par objet), mais si vous avez 5 000 FCFA, je ne peux pas vous laisser partir. Donc, nous conservons quand même les clients», analyse l’artisan.


Le sexagénaire souligne que la relève pourrait manquer un jour. « Aujourd’hui, nous n’avons pas de jeunes gens qui s’adonnent [à cet art]. Ils s’éloignent de nous et veulent toujours [traîner dans] la rue. Nous souhaitons qu’ils viennent. C’est le temps d’apprendre. Nous n’avons pas de relève et nous la cherchons », lance-t-il.


Père de sept enfants, dont quatre garçons qui préfèrent l’informatique, Bavon regrette que les jeunes ne s’intéressent pas à ce qu’il considère comme le meilleur métier du monde.


Article de Loïcia Martial publié le 6 février 2025 sur RFI

 
 
 

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